Quoiqu’on en dise, dans le jardin, les mauvaises herbes peuvent d’avérer d’une grande utilité. Elles sont, en effet, des signes qui renseignent le bon jardinier sur l’état de sa terre et peuvent lui permettre d’agir pour corriger le tir.

De précieux témoins de la vie du sol

Il faut savoir, tout d’abord, que l’émergence d’un grand nombre de ces plantes peut être favorisé par un travail trop brutal de la terre. On le sait, depuis l’avènement de la permaculture et de modes plus manuels du travail de la terre, l’usage des engins mécaniques de type motoculteurs a, en effet, été remis en question. De nos jours, pour aérer la terre, on préférera généralement l’usage de la grelinette. Tout cela étant dit, commençons déjà par vous présenter quatre petites terreurs qui n’attendent qu’un instant d’inattention dans votre potager pour le coloniser.


Le Chiendent

Voilà la plante qui a fait trembler des générations de jardinier et qu’aucun d’entre eux ne peut ignorer. A la moindre occasion, cette mauvaise herbe colonise, sans répit, les zones que l’on pensait avoir préparé pour recueillir, avec bonheur, les petits légumes qui feront les grands régals de nos repas.

La prolifération du chiendent n’a d’égale que la puissance de ses racines et sa vivacité. Cette plante rampante qui semble vouloir se fondre innocemment sur les sols se trouve le plus souvent sur des terres très ou trop compacts. On pourra aussi le croiser sur des sols trop riches en limon et qui possèdent un PH trop élevé. Véritable carte de lecture du sol, le chiendent dénote aussi d’un sol trop riche en nitrate ou en potasse.


La Véronique à feuilles de lierre

La Véronique à feuilles de lierre et ses fleurettes bleues est aussi une vivace rampante. En larges parterres, elle va permettre de diagnostiquer une carence de la terre en azote.

Peut-être y-a-t-il, sur ce sol, un quantité de débris végétaux trop importante ? Ou peut-être a-t-on cultivé précédemment, à cet endroit, une plante particulièrement gourmande en azote et qui a pu aussi appauvrir la terre ? Quoiqu’il en soit, grâce au message que nous adresse la Véronique sur l’état du sol, on peut savoir comment agir pour corriger le problème.


La renoncule rampante

Très commune, la renoncule rampante pousse et prospère, généralement, sur les sols gorgés d’eau. Quelquefois, c’est la conformation du terrain qui la favorise en saison pluvieuse. Mais cela peut-être également là proximité de points d’eau ou de nappes souterraines qui en est la cause. Dans d’autres cas, la prolifération de la renoncule peut-être aussi le signe d’un arrosage trop copieux de la part du jardinier. Dans ce dernier cas, il est alors facile de régler le souci. Dans les conseils à retenir, on ajoutera qu’il faut également éviter de travailler le sol quand il est trop humide. Ceci peut, en effet, créer un terrain encore plus favorable à l’installation de la renoncule. De la même façon que la plante précédente, la renoncule apprécie aussi particulièrement les sols tapissés de grandes quantités de matière organique et qui n’ont pas le temps de les recycler.


Le Liseron

Il existe deux liserons différents : celui des champs ou celui des haies. Il est important de savoir auquel vous avez à faire. Si vous en trouvez en grande quantité dans votre jardin, cette plante sera, là encore, une mine d’informations sur la vie de votre sol. Ainsi, il est fréquent que le liseron soit le signe d’une terre trop enrichie en engrais (naturels ou artificiels). Dans ce cas, l’indication est simple pour vous défaire de cette mauvaise herbe : arrêter d’enrichir la terre. La présence de cette mauvaise herbe peut également indiquer une trop riche teneur du sol en Azote. Il est aussi présent sur les sols fortement traités (motoculteur) ou les sols ravinés par la pluie et rendus trop compacts par l’une ou l’autre de ses causes.

Réduire la présence du liseron dans son jardin n’est pas chose facile. Couper totalement la lumière sur la zone concernée durant plusieurs mois peut être une solution radicale. On peut aussi lui préférer “un peu” d’huile de coude et une grelinette pour l’arracher à la main. Même de cette façon il faut savoir que le liseron ne cessera de revenir presque inlassablement avant que vous puissiez espérer en venir à bout. Il ne s’affaiblira que graduellement et plusieurs saisons seront parfois nécessaires pour l’éradiquer. Certains végétaux fonctionnent également comme des ennemis naturels du Liseron. Ils en freinent en quelque sorte le développement : le seigle, le sarrasin, l’œillet dinde, la pomme de terre constituent ainsi des moyens de lutte biologique contre cette mauvaise herbe. Cela suppose, bien sûr, de réduire vos choix de culture sur les parcelles concernées à ces plantes ou ceréales. Pour le reste, une fois la terre débarrassée du liseron, un bon paillage permet généralement de limiter son émergence et de protéger vos légumes des dégâts inévitables qu’il ne manquera pas, sinon, de leur causer.